Beaucoup d'entre nous apprécions le contact de l'eau, celui du lac tranquille mais peut-être encore plus celui de la mer, son ressac, ses embruns, nous sentons d'ailleurs intuitivement que cette atmosphère marine contribue à notre bien être en stimulant notre odorat, notre ouïe et notre vue.

Se laisser flotter sur l'eau de façon réelle ou imaginaire nous permet très vite de nous sentir plus léger tant sur le plan physique qu'émotionnel.
Des scientifiques en épluchant des dossiers médicaux ont constaté beaucoup moins de troubles psychiatriques chez les personnes vivant le long du littoral, mais pour quelles raisons ?

- le contact avec l'eau : cet élément liquide nous permettrait de retrouver un sentiment océanique, un sentiment d'unité intérieure, une sensation de perte de limites corporelles, une ouverture du coeur, une façon de lâcher les tensions profondes qui nous emprisonnent, certains parlent d'un souvenir résiduel d'une vie intra-utérine, pourquoi pas ?

- le mouvement des vagues : nous savons aujourd'hui que notre cerveau est animé par une activité électrique continue, nous pourrions observer une vague électrique dans notre cerveau toutes les 10 secondes, c'est pour cette raison que nous pouvons parler de synchronisation et de cohérence entre les phénomènes naturels, cycliques et les activités cérébrales. Le ressac agirait sur le cerveau comme une berceuse, un mouvement de transe, qui viendrait apaiser une partie du cerveau, essentiellement l'amygdale.

L'amygdale est une structure complexe de cellules nichée au milieu de notre cerveau. Elle doit son nom à sa forme qui rappelle celle d'une amande. Elle est surtout impliquée dans le décodage et la régulation d'émotions fortes, commme l'agressivité et la peur, elle en mémorise le souvenir.

Si l'amydale "s'emballe", elle aura tendance à l'hypervigilance, conduisant à interpréter de nombreuses situations comme des menaces et à perdre le contrôle des réponses physiques, d'où l'apparition d'anxiété, d'irritabilité, de sensibilité émotionnelle ; alors ne nous privons pas de ce rééquilibrage naturel !

- le pouvoir du bleu : cette couleur a un effet très puissant sur l'organisme, dans notre rétine nous avons un certain nombre de photorécepteurs, des cellules qui traitent la lumière, elles sont très sensibles au bleu, nous avons une structure de micro-neurones de la grosseur d'une tête d'épingle qui a le rôle de gérer l'ensemble du métabolisme du corps sous 24 heures, l'horloge circadienne ou appelée aussi l'horloge interne.

Le bleu a un effet sur cette horloge, car elle a besoin de se caler sur l'environnement, si on isole une personne de l'environnement (dans une grotte par exemple), son horloge interne ne fonctionnera plus très bien, la lumière naturelle sert de synchronisateur. Profiter de la lumière du début du jour que l'on appelle "l'heure bleue" est très tonique pour l'organisme, c'est l'heure où il y a une lumière particulière dans le ciel, le bleu aide notre cerveau à nous synchroniser aux rythmes naturels du temps et synchronise aussi nos rythmes internes.
La lumière possède plusieurs couleurs, chaque couleur a un effet spécifique sur notre cerveau, le bleu stimule la mélatonine et permet d'être plus concentré. Les lumières des couleurs changent en fonction de l'environnement, ce qui les rend très dynamiques.

La neuroscience a montré que la couleur n'est pas la propriété de l'environnement, c'est une co-construction entre l'extérieur et le cerveau, un dialogue entre l'esprit et la nature. C'est la variété des couleurs qui fait que la nature est belle, qui la distingue de tout ce qui est artificiel. 50 % de nos pensées seraient dites "négatives", centrées en dehors de ce que l'on fait, la beauté de la nature avec toutes ses couleurs captive notre attention vers l'environnement et on arrête de "ruminer". Ainsi quand notre esprit fait une pause, notre cerveau peut se restaurer et de nouveau ensuite être actif. Alors osons passer du temps dans la nature à observer le ciel, l'horizon infini de l'océan, ce bleu qui nous invite à honorer notre "infinitude" !